Un article des éditos de la rédac’ publié par Catherine Testa sur LinkedIn.
Cette question nous est souvent posée. Comment devenir CHO ? Existe-t-il un parcours professionnel typique ?
Quelques éléments de réponses.
Quel est le parcours des CHO ?
Autant vous le dire tout de suite : aucun parcours ne se ressemble.
Nous avons interrogé les membres de notre réseau de CHO sur leurs précédents métiers. Verdict : analyste au contrôle de gestion, responsable grands comptes, membre du service informatique, community manager, membre des ressources humaines, office manager… Des métiers à 360° !
Deuxième question : comment en êtes-vous venus à occuper cette fonction ?
– Parfois par hasard… » Je postulais pour un poste dans mon domaine et en rencontrant le RH on m’a dit « nous avons un poste qui s’ouvre, votre personnalité nous laisse penser qu’il serait calibré pour vous » « .
– Parfois on a répondu à une annonce… ce cas est encore rare, les CHO sont souvent recrutés en interne.
– Souvent : « parce que j’ai osé le proposer en interne ! » « J’avais envie de proposer ce métier dans mon groupe. Nous sommes plus de 100 000 salariés, mais au final, pourquoi ne pas tester un petit périmètre. On m’a dit « go ! ». »
Quand nous discutons avec ceux qui embauchent actuellement un CHO, ils évoquent quelques pré-requis, mais précisent toujours « rechercher avant tout une personnalité ».
Dans une profession encore non normée, aux contours qui se dessinent, le plus important pour l’employeur est d’embaucher un ambassadeur qui puisse porter la thématique en interne.
Un CHO, c’est avant tout « une personnalité »
Si leurs parcours ne sont pas « homogènes », il existe toutefois des caractéristiques communes aux CHO (et à tous ceux qui mettent en place des pratiques managériales innovantes !) :
– L’enthousiasme. Jamais nous n’avons rencontré un Chief Happiness Officer dont le métier soit une contrainte pour lui… Dans 100% des cas, il s’agit d’un choix. Dans le monde de l’entreprise, il s’agit d’un petit exploit ! Et force est de constater que tous prennent leur mission à cœur.
– L’innovation. Le périmètre du CHO est évolutif ainsi que les outils qu’il utilise. Aucune norme ne fait encore référence dans le domaine et aucune recette miracle n’existe : il faut tester. Le CHO se doit d’être force de proposition en ce qui concerne les outils à utiliser et actions à mener. S’ils sont évidemment avant tout centrés sur l’humain, les CHO sont généralement en veille sur le digital et les opportunités que le numérique peut offrir pour les aider dans leur métier.
– La curiosité. Neuro-sciences, réflexes et comportements humains, nouveaux modes de management, nouvelles techniques de collaboration, design thinking… Le métier de CHO requiert une veille active sur de nombreux sujets.
– L’applomb. La fonction est transversale et demande d’être capable d’échanger avec les RH, les managers, les syndicats ou le COMEX. Balayant la notion de silos, le CHO doit être capable de parler différents langages et de porter la culture d’entreprise… Il faut « faire comprendre la démarche » aux plus réfractaires, il faut être à l’écoute des « salariés parfois désengagés », il faut « gérer avec l’ensemble des parties prenantes », bref, être au cœur de la communication interne et savoir s’adapter à chacun.
– La polyvalence. Savoir gérer les budgets des actions mises en place dans l’entreprise, être capable d’organiser un événement avec toutes les contraintes logistiques que cela comporte, mettre en place des indicateurs (ces fameux KPI !), jongler (voir créer) des outils de reporting, manager la communication interne ou externe… L’éventail des missions varie d’un CHO à l’autre mais est généralement très large !
– La sincérité. Je ne saurais trop revenir sur ce point, mais pour les CHO que nous côtoyons au quotidien, cela « vient des tripes et du cœur » bien loin de la stratégie purement marketing. Bienveillance et volonté de porter en interne les actions les caractérisent. Ils sont dans la vie ce qu’ils sont au travail.
Et alors, comment je fais ?
Vous l’aurez compris on ne s’improvise pas CHO ! Avant d’exercer ce métier, les CHO ont généralement fait leurs armes dans des métiers plus classiques. Ils sont très au fait du fonctionnement d’une entreprise et des difficultés à surpasser pour démocratiser la fonction.
Il est évident que l’on n’acquiert pas toutes ces compétences lors d’une formation de 2 jours après obtention d’un joli diplôme vous accréditant « Chief Happiness Officer ». D’ailleurs, du côté recruteurs, on demande rarement un tel diplôme !
Si vous cherchez à vous former, choisissez d’étayer les compétences mentionnées ci-dessus, pour, lors d’un entretien d’embauche, être capable de montrer votre solidité et votre capacité d’action !
Catherine.
Contact : catherine.testa@loptimisme.com