Un nouvel article des éditos de la rédac’ publié par Catherine Testa sur LinkedIn…
Mon cher lecteur,
J’espère que tu profites de tes vacances et de ce temps de repos bien mérité.
Je poste aujourd’hui ma 4ème lettre de l’été. J’avais prévu de t’envoyer des réflexions autour du futur du travail. Je reprendrai le sujet dès la rentrée : je m’autorise quelques libertés pendant les vacances.
Le jour où j’ai réalisé…
Tu n’es pas forcément d’accord avec ma dernière lettre. Pour toi conserver un profil LinkedIn homogène est important. En tant que directeur des achats tu as envie de voir les publications des autres directeurs des achats. Tu as l’impression que tu peux échanger avec ceux qui partagent les mêmes problématiques que toi, et avouons-le, cela « fait bien » d’être en contact avec certaines personnes.
Je comprends tout ça. Comme toi, tant sur Facebook que sur Twitter et LinkedIn, je trouvais mes flux « super » intelligents. Avec une population de contacts homogènes, et mes likes homogènes, mon flux me proposait un tas d’articles aiguisant mes neurones. Pourtant, quelque chose me dérangeait. Les articles traitaient à peu de chose près des mêmes sujets. Je devenais sur-saturée des thématiques qui étaient pourtant les miennes. Pourquoi tant d’homogénéité ?
Facile : j’étais dominée par l’algorithme.
Céder à la facilité
Quand j’allais sur Youtube, si je regardais une conférence sur un sujet on me proposait d’autres conférences sur le même sujet. Idem sur Deezer ou Spotify, l’algorithme me suggérait des musiques que j’étais susceptible d’aimer (au grand dam de mes voisins d’ailleurs… !).
Toi aussi tu trouves ça chouette ? C’est vrai : se voir, en étant complètement passif, proposer directement un contenu qui plaît est agréable. Mais attention à ne pas laisser l’algorithme devenir le maître de ta curiosité.
C’est ce qui m’est arrivé. Finie l’action de découverte : mon temps se remplissait de ce que l’algorithme me donnait à voir et il est vraiment super fort pour proposer un univers adapté à notre personnalité !
On a vite fait de s’enfoncer dans un monde qui nous paraît le monde réel. On finit par oublier qu’on est en présence du fruit des algorithmes calibrés pour façonner un monde qui nous ressemble.
Je ne te parle même pas des conséquences en politique : on nous propose les articles en accord avec nos convictions. Ne lisant plus qu’une réalité, on en arrive à des positions certainement trop tranchées.
Impossible de blâmer ceux qui créent ces algorithmes, leur but est de nous faire passer du temps sur un site en nous proposant du contenu adapté.
Une totale distorsion
Fais l’expérience sur LindkedIn ! Plus tu vas lire et liker des articles sur la problématique du leadership, plus on va te proposer des articles sur ce même sujet. Plus tu vas être en relation avec des directeurs RH, plus on va te proposer des RH en contact.
Pour résumer : plus tu vas entrer dans un moule, plus le moule va te correspondre.
A un moment, je me suis même demandé comment il était possible que toutes les entreprises ne comprennent pas les enjeux de demain. Tout le monde n’était-il pas en train de partager les futures mutations du monde de travail ? L’intelligence artificielle n’était-elle pas envisagée par tous ? J’avais l’impression que ces sujets étaient communs. En réalité non. Je vivais dans un LinkedIn à mon image. Flippant.
Une population homogène aura bien du mal à être créative face à un problème. Si chacun vit dans sa propre bulle, comment faire ?
J’ai changé mon comportement
C’est grâce à notre site www.loptimisme.com que le décalage m’a sauté aux yeux. Quand on fédère quelques 250 000 personnes autour d’une valeur on fait sauter toutes les notions de classes, de niveaux sociaux-professionnels, de couleurs, de physiques, de genre et j’en passe. La mixité a toujours été un absolu et une condition sine qua non à notre démarche, précisément pour éviter l’entre-soi.
C’est cette diversité qui m’a fait comprendre le besoin de re-éduquer mes réseaux sociaux pour y retrouver la mixité qui m’était si chère. Hors de question d’y voir seulement le reflet de ce que je pense ! Il me fallait rencontrer les autres dans leur diversité : la beauté de l’Humain face à l’algorithme.
Des questions m’ont envahie. Comment me connecter à ceux qui ne me ressemblent pas ? Comment croiser les regards ? Comment éclater les bulles ? Comment faire sauter les casquettes métiers ? Comment échanger avec des inconnus ?
Il fallait que j’éduque mon algorithme à être le plus inclusif et ouvert possible. Pas facile.
J’ai décidé d’être sincère et de parler de tout, en écrivant des articles, en racontant une histoire, en partageant des pensées et en invitant tous ceux qui souhaitent découvrir un autre univers à m’ajouter en contact.
Mon flux LinkedIn est devenu drôlement plus intéressant depuis ! On a tellement à apprendre des autres et on a tellement à partager. Dépasser son prisme déformant de la réalité est indispensable !
Tu auras compris mon propos de la semaine… Je ne sais pas pourquoi, j’avais vraiment à cœur d’en parler aujourd’hui. Le digital est un extraordinaire outil mais il est important d’y prendre garde.
Ne te laisse pas aller à la passivité et ne sois pas dépendant des seuls choix de l’algorithme : la diversité est tellement plus intéressante !
Je te dis à la semaine prochaine,
Catherine
Lettres d’été, épisode 4/5. Retrouvez les premières lettres sur mon profil.
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