Le club des CHO fédère la matière grise et l’ensemble des acteurs qui s’intéressent à cette fameuse thématique du bien-être en entreprise.
Il y a 3 mois, nous avons été contacté par Matthieu Petit, fondateur d’EOSE. Sa spécialité ? La prévention des risques. Une approche terrain très terre à terre bien loin du concept bobo-CHO et pourtant… Son message ? « Ce dont vous parlez est écrit depuis des années dans les textes régissant la QVT, vous avez réussi à rendre sexy une thématique qui s’est engouffrée dans des rapports indigestes ». On a adoré.
L’occasion pour Matthieu de nous faire un petit cours de QVT en accéléré…
La Qualité de vie au travail trouve plusieurs définitions. Cependant, si je devais n’en retenir qu’une, ce serait celle donnée dans l’accord national interprofessionnel du 19 Juin 2013, qui fait suite à l’accord du 17 Mars 1975 sur l’amélioration des conditions de travail parce que je pense que ces textes sont très justes et correspondent largement aux valeurs que véhiculent les CHO :
« La notion de QVT renvoie à des éléments multiples, relatifs en partie à chacun des salariés mais également étroitement liés à des éléments objectifs qui structurent l’entreprise. Elle peut se concevoir comme un sentiment de bien-être au travail perçu collectivement et individuellement qui englobe l’ambiance, la culture de l’entreprise, l’intérêt du travail, les conditions de travail, le sentiment d’implication, le degré d’autonomie et de responsabilisation, l’égalité, un droit à l’erreur accordé à chacun, une reconnaissance et une valorisation du travail effectué. »
La démarche d’amélioration de la QVT regroupe toutes les actions permettant d’améliorer les conditions d’exercice du travail résultant notamment des modalités de mise en œuvre de l’organisation du travail, favorisant ainsi le sens donné à celui-ci, et donc d’accroître la performance collective de l’entreprise et sa compétitivité, par l’engagement de chacun de ses acteurs. Autrement dit, la qualité de vie au travail désigne et regroupe sous un même intitulé les actions qui permettent de concilier à la fois l’amélioration des conditions de travail pour les salariés et la performance globale des entreprises, d’autant plus quand leurs organisations se transforment. Cet accord prend aussi en considération que les conditions de mise en œuvre de la QVT peuvent varier selon les caractéristiques de l’entreprise.
Et, ce qui n’est pas négligeable, que ces conditions évoluent en permanence au cours d’une carrière professionnelle.
La promotion de la QVT suppose :
- Un dialogue social de qualité qui aboutisse à de bonnes relations sociales et de travail.
- De veiller à écarter tout impact pathogène des modes d’aménagement du travail.
- De promouvoir un choix collectif qui implique les salariés et les dirigeants des entreprises, les partenaires sociaux, l’Etat et les collectivité territoriales à tous les niveaux.
- D’encourager toutes les initiatives qui contribuent au bien-être au travail et au développement des compétences et à l’évolution professionnelle.
- Que le travail participe à l’épanouissement physique, psychique et intellectuel des individus.
- Que chacun trouve sa place au travail et que le travail garde sa place parmi les autres activités humaines.
Les métiers de RH, de conseiller en prévention, de Chief Happiness Officer, office manager, etc… sont étroitement liés, et l’objectif de développer la QVT nécessite, tout comme la démarche de prévention, de s’appuyer sur une gestion de projet participative et pluridisciplinaire.Toutes nos activités sont finalement régies par la réglementation, les accords, et sont la continuité d’une obligation réglementaire depuis 1990 : le code du travail impose à l’employeur d’assurer la santé physique et mentale des salarié, C’est, malheureusement, rarement une préoccupation concrète et pérenne des entreprises.
Nous sommes souvent en train de théoriser le bon sens. C’est vrai, mais c’est nécessaire.
Pourquoi ? Parce que le travail a contribué pendant des années à déshumaniser l’homme qui est devenu au fil du temps l’une des nombreuses variables ajustables dans les tableaux Excel qui régissaient l’activité de production de l’entreprise – quel que soit le secteur. La QVT et les conditions de travail deviennent un sujet dont on se préoccupe et nous n’en n’avons jamais autant parlé que ces 2 derniers années. J’ai l’intime conviction que le monde du travail change et que nous sommes tous ici les petites fourmis de ce changement. Les démarches permettant de développer la QVT et l’amélioration des Conditions de Travail ne sont pas que des activités de teambuilding et de bien-être style « babyfoot, yoga et salle de sieste », mais bien un processus global d’amélioration continue du travail vers un mieux être permanent nécessaire aux performances de l’entreprise. Ce sont ces mêmes performances qui permettront de mettre en place et développer plus de démarches de QVT.
C’est un cercle vertueux qu’il est nécessaire d’amorcer au plus tôt !
En savoir plus sur l’auteur :
Ostéopathe et intervenant en prévention des risques professionnels depuis presque 10 ans, Matthieu Petit connaît bien les problématiques de santé au travail. Son approche est d’allier « la prévention centrée sur l’individu » aux démarches de prévention organisationnelle et technique : formation, développement personnel et politique de bien-être en sont les éléments-clés. Il est le fondateur d’EOSE, cabinet de conseil en prévention/sécurité et QVT.