Michel Lejoyeux, professeur et auteur de « La Médecine du Bon Sens chez Editions Jean-Claude Lattès », nous parle de la personnalité qui rend le plus efficace au travail.
Nombreux sont celles et ceux qui se demandent quel aspect de leur personnalité ils doivent cultiver pour être plus efficaces au travail, mieux gérer les conflits et globalement mieux réussir. Une recherche conduite à San Francisco par un département de psychologie a comparé les effets sur le travail de personnalités : réservées, perfectionnistes, prudentes, extraverties
Ne faisons pas durer le suspense. Le résultat est étonnant. Celles et ceux qui travaillent le mieux, sont le moins fatiguées et sont le plus efficaces, sont les extravertis.
L’extraversion permet de mieux travailler en groupe, elle rend social, amical. Elle incite à partager ses idées et aussi ses projets et ses valeurs. Ne vous moquez pas de celles et ceux qui bavardent, qui parlent même pour ne rien dire. Les extravertis bavards eux aussi se débrouillent mieux dans leur univers professionnel.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’extraversion ne rend pas dépendant des autres. Celles et ceux qui sont capables de bavarder sont aussi plus autonomes pour les choix essentiels de leur vie. On court avec l’extraversion le risque d’agacer ou de lasser. Un excès d’introversion, de repli sur soi, de timidité est au bout du compte beaucoup plus dangereux.
L’extraversion est tellement importante qu’une université chypriote propose des entraînements à l’extraversion. Elle vous suggère de trouver dans votre vie un exemple des trois types de personnes qui intimident le plus :
– Les premières sont des personnes étrangères, on ne les connait pas, elles ne nous ont jamais été présentées.
– Les deuxièmes sont les figures d’autorité. Que ce soit au travail ou dans la vie quotidienne, les personnes dépositaires de leur autorité par leur fonction.
– Les troisièmes personnes potentiellement intimidantes sont les personnes du sexe opposé.
Le laboratoire chypriote d’entraînement à l’extraversion vous suggère de chercher un exemple proche de vous-même dans chacune de ces trois catégories, puis de lui parler, de lui poser des questions et même de vous autoriser à lui faire une confidence.
Les résultats suivent rapidement. Celles et ceux qui cultivent leur extraversion sont moins exposées aux conflits, tolèrent mieux les changements et finalement s’adaptent mieux à leur travail. Le temps passé au travail apparait finalement moins déterminant que la capacité que l’on a à communiquer pendant son temps de travail. A l’époque où les entreprises recherchent des stratégies pour améliorer les relations entre salariés et augmenter la productivité, il serait peut-être temps qu’elles s’attachent à une qualité insuffisamment valorisée : l’extraversion.
D’autres entreprises vont plus loin et utilisent l’extraversion comme un critère de recrutement. Elles sont moins inquiètes à l’idée d’intégrer dans leur collectif de travail une personne qui communique plutôt qu’une personne qui ne transmet ni ses avis ni ses émotions. Sans attendre que votre entreprise ne vous y incite, vous pouvez vous-même entretenir cette faculté de résilience comme vous entretenez d’autres capacités.
Michel Lejoyeux est professeur de psychiatrie et d’addictologie. Son dernier livre aborde les pouvoirs de la santé et du bien être venant de la Préhistoire, de la Chine Antique ou encore d’Hippocrate et des alchimistes.
Pour en savoir plus sur l’extraversion et la bonne santé: La Médecine du bon sens. Editions J C Lattès